CUT
UNE PIÈCE D'EMMANUELLE MARIE
Compagnie Galante — mise en scène de Dominique Fataccioli
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Pourquoi aller chez un spécialiste quand un lieu d'aisance peut convenir parfaitement à la chose ? Un dialogue à quatre voix sur la féminité, la sexualité et leur découverte. L'analyse en toute commodité de la femme et de son univers intime, dans une comédie à la fois poétique, engagée et libérée. Plus besoin de regarder par le trou de la serrure, elles vous ouvrent la porte ! Avec : Codrina Pricopoaia, Iuliana Neagu, Sarah Labhar et Raluca Nechita Mise en scène : Dominique Fataccioli. Lumières de Leslie Horovitz. Illustration affiche de Violaine Kruch

Mirella Patureau et Mateï Visniec ont écrit :
Extraits de l’article « Trois actrices roumaines dans un spectacle à Paris » Publié le 02 Mars 2016 sur RFI.ro, écrit par Mirella Patureau et Matei Visniec Dans un petit théâtre du quartier Montparnasse, Théâtre du Guichet Montparnasse, a eu lieu le 26 février 2016, la première de Cut d’Emmanuelle Marie et mis en scène par Dominique Fataccioli. Si Matei Visniec et Mirella Patureau se sont penchés sur cette pièce c’est entre autres pour la présence sur scène de trois actrices roumaines. Mirella Patureau: Je n’ai pas eu trop de mal à choisir ce petit théâtre dans le quartier mythique de Montparnasse, le Théâtre du Guichet Montparnasse a 50 places et affiche une programmation dédiée à la création contemporaine. C’est dans ce cadre que j’ai découvert Cut. Ça a été le début d’une série de surprises : j’ai découvert un texte extrêmement puissant mais aussi une mise en scène par Dominique Fataccioli, un des « piliers » du Festival off d’Avignon, une mise en scène précise, inspirée, avec un quatuor de comédiennes excellentes, à l’unisson, comme une partition de musique admirablement orchestrée. Matei Vi?niec: En effet, Emmanuelle Marie a été une actrice et écrivaine, née en 1965 et reconnue par ses textes d’une vibrante sensibilité. Cut, le texte qui nous intéresse plus particulièrement, a été crée en 2001 au Théâtre du Rond Point des Champs Elysées, puis au Canada et à Avignon Off en 2009, au théâtre du Bourg-Neuf, dirigé à l’époque par Dominique Fataccioli. Quelle serait l’explication de ce titre, Mirella Patureau. Mirella Patureau: C’est tout simplement un terme cinématographique, cut/coupez, qui indique la fin d’une scène de tournage. La pièce a d’ailleurs une structure cinématographique, selon l’auteure même. Cut est une série de monologues et d’interventions, il n’y a ni fable, ni personnages au sens classique du terme. C’est une écriture comme un magma qui se déverse, un torrent de lave d’où se détachent des voix et des moments disparates. Juste le lieu d’où partent ces fils qui se déploient, comme d’une pelote de laine enchevêtrée, reste précis, des toilettes pour dames. L’éternel féminin est vu ici à travers le trou de la serrure, dans ses moments les plus intimes, mais le texte n’est ni érotique, ni pornographique, juste une discussion sur cette différence féminine, discussion où les hommes sont absents et présents en temps, comme une obsession permanente, un terme d’opposition et inséparables partenaires. Une provocation permanente, à la limite de l’orgasme scénique, et même dirais-je, de l’orgasme tout court, entre simulation et délire lyrico-pédagogique, jamais vulgaire ou gratuit, la tonalité devient de plus en plus grave, on est en permanence sur la corde raide entre burlesque et tragique, entre tendresse et violence, soumission et viol. Le spectacle, dans la mise en scène de Dominique Fataccioli, est calculé au millimètre près, sur le point et contrepoint, les corps se confondent, se mêlent et se confrontent, dans un jeu raffiné des couleurs et des voix d’une chorale «bien tempérée». Matei Vi?niec: Parmi les quatre interprètes, trois sont roumaines. Codrina Pricopoaia, formée à l’Université de théâtre de Bucarest, est bien connue en France où elle a notamment joué la pièce d’Alina Nelega, Amalia respire profondément, mise en scène par Bobi Pricop. Qui sont ses partenaires ? Mirella Patureau: Toutes les quatre font partie de la Compagnie Galante, créée à Paris en 2010 et tournée vers la création contemporaine et plus précisément vers l’univers féminin. C’est difficile de les différencier car toutes ont une énergie et une maitrise du jeu remarquables. Codrina Pricopoaia, ici la fille en mauve, fragile, pudibonde et explosive, est capable, au final, de lever au maximum la tension du spectacle; Sarah Labhar, la fille en blanc, qui a étudié à la Sorbonne Nouvelle et dans un conservatoire d’arrondissement, a un jeu fin et nuancé. Raluca Nechita, la fille en bleu, qui après des études à Bucarest fait partie maintenant du Cours Florent, apporte quelque chose de l’élégance de style de cette prestigieuse école ; et enfin Iuliana Neagu, la fille en rouge, et celle qui ouvre le spectacle, est coupante, lucide et pleine d’énergie. Ce sont quatre jeunes actrices, formées dans divers stages et spectacles, et qui ont réussi à arriver à une maitrise scénique impressionnante, comme des fleurs rares, cultivées dans des jardins cachés. Et on se demande, tout en se réjouissant, comment on a-t-on pu passer à côté tout en espérant de les revoir très bientôt.
Radio France International


DOMINIQUE FATACCIOLI



 

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